Copenhague : démocratie en danger
Les gouvernements gèrent deux crises : la crise financière et la crise écologique. Elles sont les exemples des succès et échecs de la démocratie dans un monde globalisé. Les Etats démocratiques modernes prouvent qu’ils sont capables de se mobiliser rapidement pour gérer des situations de crise économique et financière, mais ils sont incapables de réagir de manière sérieuse pour répondre aux problèmes de moyen à long terme.
Les hommes politiques savent que le désastre écologique coûtera plus de 50 000 milliards d’euros de dollars de richesse détruite durant la crise financière. Mais réorienter les économies et nos modes de vie d’un modèle de production de masse vers une société neutre en carbone sera très difficile.
Mark Beeson, un expert de la Chine déclare que les démocraties sont en danger car les Etats autoritaires, comme l’Etat Chinois, détiennent un avantage comparatif dans la possibilité de s’occuper sérieusement de la résolution des problèmes par la révolution industrielle. Cet économiste montre qu’il n’y a que les gouvernements chinois et sud-coréen qui ont véritablement commencé à prendre des mesures pour engager une transition vers un monde neutre en carbone. Mais ces pays adoptent un système démocratique qui leur paraît moins efficace.
Durant la réunion de Copenhague, les dirigeants ont parlés des menaces qui pèsent sur notre futur et des promesses solennelles d’y réagir. Mais la population se demande s’ils vont tenir leurs promesses.
La réponse sera sûrement négative d’après la plupart de la population. Et cette inaction n’entraînera pas tant la fin de l’Etat, comme nous l’assénèrent les discours habituels sur la mondialisation, que le déclin des Etat démocratiques. Nos systèmes politiques sont le produit d’une certaine écologie et ne semblent pouvoir survivre que dans un monde de production toujours plus grand et des marchés toujours plus étendus. Comme la planète qu’ils sont en train de laisser détruire sans réagir, les Etats démocratiques se retrouvent espèce en danger, au même titre que les ours polaires et les tigres indiens. Une situation qu’ils ne semblent pas encore avoir compris.
Sources : Alternatives Economiques.